Автор работы: Пользователь скрыл имя, 22 Января 2012 в 13:03, шпаргалка
Работа содержит ответы на вопросы для экзамена по дисциплине "Иностранные языки".
Les
transformation à l’intérieur de la société ont pour résultat
la creation de vocables nouveaux à l’aide de moyen fournis par la
langue meme. Ce sont les formations nouvelles tells que: normalization,
kilotonne, aéroport.
10. Les synonimes
Au cours de son développement historique la langue devient un instrument de communication de plus en plus parfait. La richesse de la synonymie, en particulier, témoigne de la richesse de la langue en entier. Les synonimes sont des mots qui ont les significations raprochées ou identiques.
La synonymie absolue et relative. Les synonymes absolus présentent dans les différentes terminologies (désinence et terminaison en grammaire, phonème voisée ou sonore, voyelle labiale ou arrondie, consonne spirante, fricative ou constrictive en phonétique). La synonymie absolue est aussi caractéristique de l'argotç. Généralement la synonymie n'est que relative. En effet, les synonymes servent à rendre nos idées, nos sentiments d'une manière plus précise, plus vive et nuancée. Selon le caractère des variations on distingue les synonymes idéographiques (fécond et fertile), affectifs (gamin, galopin et garnement par rapport à garçon), stylistico-fonctionnels (caboche et tête), les synonymes à emploi différent (triomphe et victoire). Les variations affectives. Il existe plusieurs synonymes pour rendre la notion de enfant. Le mot enfant est neutre, le mot bambin désigne un petit enfant avec une nuance de sympathie ou d'intérêt ; le mot gosse traduit la sympathie du locuteur, mais il comporte en même temps une nuance de supériorité et de dédain ; quand on veut parler à un petit garçon sur un ton amical et un peu protecteur, on peut appeler petit bonhomme ; le mot galopin est employé généralement dans un sens péjoratif, quant à garnement, il est nettement dépréciatif. Les variations stylistico-fonctionnelles. Le choix des mots dépend dans chaque cas concret des circonstances, du caractère de l'énoncé. On ne se sert pas du même vocabulaire dans un livre scientifique, une lettre officielle ou intime, une conversation avec une personne âgée ou avec un enfant. Les mots appartiennent à l'un ou l'autre style de la langue écrite ou parlée ; ils peuvent être neutres, nobles, familiers ou vulgaires : ils sont tantôt d'un emploi commun, tantôt d'un emploi terminologique. Cette répartition stylistique du vocabulaire donne naissance aux synonymes stylistico-fonctionnels. Il y a des synonymes appartenant à différents genres littéraires : firmament est plus poétique que ciel, génisse plus poétique que vache. Les variations d'emploi. Il y a des synonymes qui se distinguent avant tout par leur environnement linguistique. L'emploi de ces mots avec d'autres est une question d'usage. Les mots travail, labeur sont des synonymes dont les sens sont très proches (labeur indiquerait un travail plus pénible). Les cas sont fréquents où les deux synonymes s'emploient indifféremment dans le même environnement linguistique : vivre de son travail, vivre de son labeur ; immense travail, immense labeur, etc. Toutefois, les conditions d'emploi de ces mots ne sont pas toujours identiques : on dit travaux publics, mais on ne peut pas dire labeurs publics, quoique ces travaux missent être très pénibles ; l'usage n'admet pas une pareille combinaison. Selon le caractère des variations on distingue les synonymes idéographiques (fécond et fertile), affectifs (gamin, galopin et garnement par rapport à garçon), stylistico-fonctionnels (caboche et tête), les synonymes à emploi différent (triomphe et victoire). Très souvent les distinctions des synonymes se situent sur des plans différents. Ainsi, la synonymie affective est étroitement liée à la synonymie fonctionnelle et idéographique ; la valeur affective de tel ou tel mot dépend de son emploi fonctionnel et de son contenu notionnel. Par exemple,dans la série des synonymes exprimant la notion de visage : figure, frimousse, minois, trogne, gueule, mufle, etc., la nuance de tendresse renfermée dans les mots frimousse, minois s'explique par leur valeur idéographique, puisqu'ils ne peuvent s'appliquer qu'à la figure d'un enfant ou d'une très jeune fille ; l'aversion rendue par les mots gueule, mufle, etc. est due à ce que ces mots désignent au sens propre la « bouche » d'un animal ; ils ne deviennent des synonymes de figure, visage que dans les acceptions figurées, secondaires. D'autre part, la nuance affective d'un mot est parfois le résultat de son appartenance à une sphère d'emploi déterminée. Ainsi, les synonymes du mot amoureux — chipé, mordu, pincé, ont un caractère grossier, moqueur, dédaigneux, précisément à cause de leur origine populaire ou argotique.
Les synonymes partiels. Les synonymes peuvent être partiels. Les mots polysémiques peuvent avoir des synonymes dans chacune de leurs acceptions. Ainsi le mot aigre a plusieurs sens dont chacun possède des synonymes — pour 1. « qui a une acidité désagréable » les synonymes sont : acide, acerbe, piquant (cf. un goût aigre, un fruit aigre) ; pour 2. « fort et désagréable » (en parlant d'un son, d'une voix) les synonymes sont : aigu, criard, perçant, strident (cf. sa petite voix aigre devint sifflante) ; 3. en parlant de l'air, du vent les synonymes de aigre sont : froid, glacial, glacé, cuisant, vif. Le mot aigre, grâce à sa polysémie, n'entre que partiellement dans les quatre séries indiquées, il est un synonyme partiel de chacune d'entre elles. Mais les autres membres des séries ne le sont aussi que dans des conditions particulières : ainsi, cuisant n'est le synonyme de froid que par rapport au temps, à la température de l'air ; dans les groupes de mots tels que douleur cuisante, remords cuisants, l'adjectif cuisant n'est aucunement un synonyme de froid ou glacial ; de même l'adjectif cuisant n'est plus un synonyme de froid ou de glacial dans leur sens figuré : accueil froid, politesse glaciale, etc. Les mots froid et cuisant deviennent des synonymes dans un emploi particulier, mais ils ne le sont pas dans d'autres cas. C'est ce qu'on appelle « synonymie partielle ».
La synonymie des locutions phraséologiques.
Outre les mots la synonymie embrasse des équivalents fonctionnels de mots parmi lesquels des locutions phraséologiques. Ces dernières sont souvent des synonymes de mots isolés. (se replier et s'enfuir - battre en retraite et plier bagage). Les locutions phraséologiques servent généralement à rendre la parole plus colorée : tailler une bavette, savonner la tête à qn, battre la breloque, mettre qqn sur la paille, perdre la boussole sont plus évocateurs que bavarder, gronder, divaguer, ruiner et s'affoler. D'autre part, les locutions phraséologiques peuvent aussi former des séries synonymiques. Pour rendre l'idée qu'on est démuni d'argent on dit n 'avoir pas un rond ou être à sec, être sur le sable. La synonymie des groupements phraséologiques est caractérisée par quelques traits particuliers. La synonymie idéographique n'est pas caractéristique de la phraséologie qui est utilisée avant tout à des fins affectives et expressives. Les synonymes phraséologiques à valeur affective sont, très nombreux. Les synonymes phraséologiques offrent très souvent des variations stylistico-fonctionnelles : être sans le sou, être dans les vignes (du seigneur), essuyer un échec appartiennent au style neutre, alors que respectivement être dans la dèche est familier, être bourré comme un coing est populaire et ramasser un bide (en parlant d'un spectacle) s'emploie dans l'argot. Quant à la synonymie partielle elle n'est pas typique des groupements phraséologiques car ces derniers sont rarement polysémiques.
Les origines de la synonymie.
L'apparition de nouveaux synonymes répond au besoin de nuancer notre
pensée. Les dénominations de ces nuances sémantiques sont puisées
dans des sources diverses. Parfois c'est l'emprunt à une langue étrangère.
Le mot anglais business ou bisness
est à présent un synonyme de commerce, affaire ;
à côté de salle, vestibule
a apparu le mot anglais hall. Il arrive parfois que les doublets
étymologiques historiques conservent une affinité de sens qui permet
de les considérer comme synonymes; ainsi, les adjectifs raide
et rigide remontent à un seul adjectif latin rigi-dus.
Il n'est pas rare de rencontrer des synonymes formés d'une seule racine,
dont l'un contient un affixe et l'autre en est dépourvu ; tels, les
substantifs mont et montagne
qui sont des synonymes idéographiques. Le mot mont
s'emploie plutôt quand on souligne le caractère individuel de l'objet,
tandis que le mot montagne a
un caractère plus général : descendre une montagne.
Mais le plus souvent c'est au développement de la polysémie que la
langue doit l'apparition des synonymes. Les mots qui primitivement n'avaient
rien de commun entre eux, à la suite de leur évolution sémantique,
dictée par des besoins de communication, viennent à former des séries
de synonymes.
11. Les tropes.
Les transformations du sens propre de mots vers le sens figuré peuvent
etre classer en figure dites tropes. Il faut distinguer 2 espèces de
tropes : Les tropes métaphoriques et les tropes métonimiques qui different
par le caractère de liens qui asseoient les notions. La métonymie
est la dénomination d'un objet par un autre lié au premier par un
rapport de contiguïté. Donc, le lien qui est à la base de la métonymie
revêt toujours un caractère réel, objectif. Par métonymie on désigne
un objet ou un phénomène essentiellement différent de l'objet ou
du phénomène antérieurement désigné par le mot. Les métonymies
se laissent classer en types variés selon le caractère du rapport
qui leur sert de base. La plupart sont de caractère concret. 1.
On prend la partie pour le tout et inversement, le tout pour la partie
(synecdoque). L'homme peut être dénommé par une partie de son
corps : С 'est une bonne tête
! C'est un cœur d'or ! Une barbe grise
(un vieillard). C'est ainsi qu'ont été formés certains noms de famille
: Lecœur, Pied, Lenez. On trouve souvent ce genre de métonymies
dans les contes populaires du Moyen Âge : Barbe-Bleue, Fine-Oreille,
Belle-Jambe. Parfois les noms des vêtements, des armes, des instruments
de musique ou leurs parties servent à désigner l'homme: les robes
noires— (hommes d'église) ; un talon rouge
(gentilhomme du XVIIe siècle). 2. On prend le contenant
pour le contenu et inversement: la ville
était sur pied, toute la maison
était en émoi ou les mots ville, maison
sont employés pour les habitants de la ville
ou de la maison. Les cas où le contenant est dénommé par le
contenu sont rares; tels sont un café, un billard. 3. On
prend parfois la matière pour la chose fabriquée: le carton
n'est pas seulement une pâte de papier mais aussi une boîte
pour chapeaux ou chaussures et une espèce de portefeuille à dessin;
par les substantifs tels cçaçfer, marbre, bronze
désignent tout aussi bien la matière que les objets fabriqués avec
ces matières. 4. On prend parfois le producteur pour le produit.
Souvent un ouvrage, une création reçoit le nom de l'auteur ou deTlnventeur.
On dit un Montaigne pour un recueil des œuvres de l'écrivain,
un magnifique Rembrandt. Plus rarement le nom du produit est appliqué
au producteur. Pourtant on désigjie un animal par le cri qu'il produit:
un coucou, un cri-cri. 5. Un type très fréquent de la métonymie
consiste à faire passer certains termes du sens abstrait au sens concret
: ameublement — «action de meubler» désigne par métonymie
l'ensemble des meubles. De même le nom d'une qualité abstraite peut
s'appliquer à la chose ou à la personne possédant cette qualité:
un talent, une célébrité, une beauté.
La métaphore. La métaphore est la dénomination d'un objet
par un autre lié au premier par une association de similitude. Par
métaphore on désigne un nouvel objet ou phénomène qui, contrairement
à la métonymie, suppose quelque propriété ou trait commun avec l'objet
ou le phénomène antérieurement désigné par le mot. La métaphore
est un procédé sémantique extrêmement fécond. Tout comme la métonymie
elle crée de nouveaux sens et emplois sémantiques.
Les métaphores concrètes sont bien fréquentes. Ce sont souvent les
noms d'objets qui servent à désigner d'autres objets de la réalité
: le nez d'un navire
; le bec d'une bouilloire, d'une théière
; les dents d'un peigne. Parmi ce genre
de métaphores on peut nommer, en particulier, les substantifs désignant
des instruments de travail : bras
— «кронштейн». Certaines métaphores désignent l'homme
par le nom d'un objet concret : С 'est une scie, cette femme!
(une personne ennuyeuse); un drôle de zèbre
— (un individu bizarre). Souvent les métaphores désignent l'homme
par le nom d'un animal quelconque: un animal, un cochon, un
âne, une oie, une pie, une vache,. À l'origine la métaphore comporte
toujours une image. Tout comme les métonymies les métaphores de la
langue sont des dénominations directes d'objets ou de phénomènes
ou bien des acceptions figurées et émotives (bouton-d'or, bras
d'un fauteuil, un petit monstre). Quelles sont les sources des métaphores?
Les métaphores ont à leur base des comparaisons puisées dans tous
les domaines de l'activité de l'homme. Chaque profession, chaque métier,
chaque occupation est une source intarissable de comparaisons, donc
de métaphores. Ainsi le sport a donné naissance à se cabrer, aller
à toute bride, tenir le dé (de la conversation), la manquer belle
(« la balle » dans le jeu de paume), la chasse a donné: être
à l'affût de, ameuter, faire une battue; la vie militaire a engendré:
battre en retraite, de politesse. Les métaphores sont surtout
nombreuses dans l'argot. Pour tête
on dit boule, cafetière, citron,
œuf, pomme, cerise ; pour visage
on a hure, façade, bobine ; Cette abondance s'explique par le
renouvellement constant de l'argot.
14. La polysémie et la monosémie des mots.
Un mot polysémique possède plusieurs sens au niveau de la langue-système à une époque donnée.
Généralement les linguistes reconnaissent que la grande majorité des mots est polysémique, que les mots ont tendance à prendre de nouvelles acceptions.
M. Bréal affirmait que la polysémie est un des indices propres aux mots. Il n'y a guère de limite tranchée entre les sens d'un même mot ; au contraire, ils se rattachent par des liens sémantiques plus ou moins apparents, toujours présents. Tant que les sens, aussi distincts soient-ils, s'unissent par des attaches sémantiques, nous sommes en présence d'un même vocable polysémique. Sitôt que les liens sémantiques qui unissaient les significations d'un vocable se rompent, nous assistons à l'homonymie qui est la limite sémantique d'un mot. À la suite de son évolution historique le mot développe son système de sens, il s'enrichit d'acceptions nouvelles.
La polysémie est précisément la faculté du mot d'avoir simultanément plusieurs sens à une époque donnée.
Le mot peut donc généraliser dans des directions différentes. La faculté du mot d'exprimer simultanément des sens différents pourrait être illustrée par les substantifs drapeau, toilette et perle. Drapeau, diminutif Je drap désignait d'abord 1) un morceau de drap; 2) ce morceau fixé à une hampe est devenu un signe de ralliement pour les soldats, d'où les expressions : le drapeau du régiment, être sous les drapeaux ; 3) plus tard, ce mot a signifié l'emblème d'une nation ; 4) et enfin il a commencé à s'employer dans le sens de «patrie» : défendre le drapeau — « défendre sa patrie».
Quoique les mots soient généralement polysémiques, les gens n'éprouvent aucune difficulté à se comprendre. Cette facilité de la compréhension est due à la monosémie des mots dans la parole. Donc, le mot est polysémique et monosémique à la fois. Il est généralement polysémique comme unité de la langue-système et nécessairement monosémique comme unité de la parole.
1. La monosémie du mot peut être créée par le contexte verbal.
La polysémie des mots est un des traits caractéristiques du français, le contexte y prend une importance particulière comme actualisateur sémantique. Il y a parfois tendance à exagérer le rôle du contexte. L'importance du contexte n'est point absolue. Pris artificiellement à l'état isolé le mot apparaît dans son système sémantique complexe où domine généralement un des sens perçu comme étant le sens central.
2. La monosémie du mot peut être aussi créée par le milieu (local, historique et social). Ainsi dans le Poitou quitter s'emploie pour « laisser ». Dans la région de Saint-Étienne pour rendre l'idée d'« allumer le feu » on dit éclairer le phare.
3. Le sens des mots dépend parfois de l'époque historique à laquelle ces mots sont employés. Au XVIF siècle révolution (du latin revolutio, dérivé de revolvere — «retourner ») était employé en qualité de terme astronomique et signifiait « mouvement d'un corps céleste sur son orbite » ; au XVIIIe siècle ce mot avait déjà un sens politique, mais s'employait comme synonyme de « coup d'état », et seulement au XIXe siècle il a été appliqué aux changements profonds dans la société.
4. Le mot peut acquérir un sens particulier selon le milieu social et professionnel où il a cours.
Le mot opération
prend une valeur différente dans la bouche d'un médecin, d'un militaire
ou d'un financier. Contrairement aux mots à plusieurs sens qui constituent
la majorité du lexique, les mots à sens unique de la langue courante
sont relativement peu nombreux. Parmi ces mots il y a ceux du genre
de bouleau, platane, frêne, canari, chardonneret, pinson ; chaumière,
villa, cottage, yourte, etc. Ce sont généralement des mots désignant
des objets ou phénomènes faisant partie de quelque classe plus ou
moins restreinte. Pourtant ces mots peuvent aussi acquérir des acceptions
nouvelles. Les termes dans le cadre d'une terminologie devraient être
monosémiques. C'est une des conditions du bon fonctionnement des termes
dans la langue.
15. La restriction, l'extension et le déplacement du sens.
Du point de vue logico-psychologique l'évolution sémantique présente quelques types différents. Ce sont la restriction et l'extension du sens, la métonymie, la métaphore, le glissement de sens qui sont les procès sémantiques fondamentaux éventuellement accompagnés de modifications affectives amenant à l'amélioration ou la péjoration, à l'affaiblissement ou l'intensification du sens des mots. Nous assistons à la restriction ou à l'extension du sens d'un mot lorsqu'il y a respectivement spécialisation ou généralisation de la notion exprimée. En faisant appel aux composants sémantiques on pourrait représenter la restriction de sens par la figure suivante : A —> A b où A est la notion de genre, b — l'indice notionnel différentiel, la flèche symbolisant le transfert sémantique. Concrétisons ce modèle par l'exemple du verbe pondre qui à partir du sens primitif de «déposer» (A) a reçu le sens de «déposer (A) des œufs (b)» en parlant des oiseaux et des reptiles. Avaler (de à et val) dont le premier sens était très étendu — «descendre, faire descendre, abaisser» ne signifie aujourd'hui que «faire descendre dans le gosier» ; le sens étymologique apparaît encore dans l'expression en aval de. Labourer signifiait primitivement «travailler» en général ; on labourait non seulement la terre, mais également le bois, les métaux ou autre matière; plus tard le sens de ce verbe s'est restreint, il ne signifie que «travailler la terre ». L'extension du sens présente un mouvement contraire dû à ce que le mot reçoit une plus grande liberté quant à sa fonction nominative : on assiste à la transformation d'une notion d'espèce en une notion de genre. La figure représentant le processus d'extension de sens sera Ab->A: Fruit signifiait «résultat d'un travail» (en latin), puis «produit de la floraison», et de nouveau — «résultat d'un travail». Dame est passé du sens de « femme de haute naissance » au sens de « femme » tout court. La restriction et l'extension du sens sont le plus souvent le résultat du changement de l'aire d'emploi d'un mot qui passe d'une sphère de l'activité humaine dans une autre. Généralement ces procès sémantiques n'amènent guère à la polysémie.
L'amélioration et la péjoration
du sens. Les processus sémantiques examinés jusqu'ici représentent
des modifications d'ordre logique. Ils sont parfois accompagnés de
modulations affectives qui portent sur le contenu sémantique des mots
en lui ajoutant des nuances favorables ou défavorables.
Un mot dont le sens primitif est neutre peut prendre une nuance défavorable.
Les causes de la dégradation du sens sont différentes. On peut noter,
entre autres, l'attitude dédaigneuse que manifestent les représentants
des classes dirigeantes à l'égard de certains métiers, de certaines
occupations. Le mot rustre qui signifie encore parfois «un campagnard,
un paysan » est surtout pris en mauvaise part, dans le sens d'« homme
grossier ». Un brigand désignait jadis «un soldat allant à
pied et faisant partie d'une brigade » ; aujourd'hui il a un sens nettement
négatif «un voleur ». Les noms de nations et de peuples acquièrent
aussi parfois un sens péjoratif non sans l'influence des idées chauvinistes
et nationalistes que nourrit la bourgeoisie réactionnaire. Ainsi
Bohémien devient le synonyme de « fripon, filou » ; gaulois
a parfois le sens le « scabreux, grivois ». Des mots empruntés aux
langues étrangères sont souvent dégradés: rosse
(empr. de l'ail. Ross — « coursier ») signifie « mauvais
cheval ». Parfois la dégradation du sens est due à ce que l'objet
ou le phénomène désigné par le mot évoque des associations négatives.
Ainsi, oie ' devient le synonyme de « personne sans intelligence
» ; sale — signifie «
qui blesse la pudeur ». Un euphémisme' est un mot ou une expression
employé à dessein 1 afin d'éviter l'évocation d'une réalité
désagréable ou choquante. L'emploi euphémique d'un mot aboutit à
la modification de la structure sémantique de ce dernier. Les mots
peuvent subir une évolution sémantique opposée ; ils peuvent améliorer
leur sens. Toutefois ces sont moins fréquents. Ce sont parfois des
mots dont le sens primitif est neutre et qui au cours de leur développement
prennent une nuance favorable. Un cas intéressant est offert par l'évolution
sémantique du mot bougre qui provient du latin Bulgarus
ou autrement dit « un Bulgare ». Parmi les Bulgares on comptait un
grand nombre d'hérétiques. De là le mot bougre
a signifié « hérétique » ; du sens d'« hérétique » on en est
venu au sens d'« homme débauché », et encore de « fripon, filou
» ; pourtant plus tard la nuance péjorative du mot s'est affaiblie
et il a commencé à se nuancer favorablement ; aujourd'hui on dit
C'est un bon bougre ! dans le sens d'« homme à cœur ouvert, franc
et sympathique ».